Connaître Saint-Fabien

L’histoire de Saint-Fabien se partage entre le développement de l’agriculture, de l’exploitation forestière et de la villégiature maritime, faisant de ce lieu une parfaite synthèse entre la terre, la forêt et la mer. Une forte présence autochtone précédant la colonisation du territoire est de plus largement documentée. Une courte présentation des faits saillants de l’histoire de Saint-Fabien est présentée un peu plus bas. Toutefois, si votre curiosité demeure insatisfaite après cette lecture, nous vous recommandons le livre de Marielle Coulombe, Histoire de Saint-Fabien 1828-1978, publié en 1978, qui brosse un portrait précis et vivant de cette communauté.

  • De 1751 à 1810
  • De 1821 à 1828
  • De 1888 à nos jours
  • Saint-Fabien est un ancien territoire de chasse et de pêche Malécites et Micmacs. La colonisation de ce territoire date de 1751, quand Nicolas Rioux prit possession de la Seigneurie de la Baie du Ha ! Ha ! La seigneurie de la Baie du Ha! Ha!, aussi appelée Seigneurie Nicolas Rioux,  fut vendue en 1790 par les héritiers de celui-ci  à un riche négociant de Québec, Joseph Drapeau.

    Joseph Drapeau, propriétaire de dix ou douze seigneuries, laissa une fortune considérable, mais était le fils d’un pauvre cultivateur dont la ferme peut encore se voir dans un village de Saint-Joseph-de-Lévis. Il avait fait d’heureuses spéculations comme importateur et exportateur de denrées tropicales qu’il allait chercher aux Iles d’Amériques, c’est-à-dire aux Antilles. À cette époque, la suprême ambition était de devenir grand propriétaire et surtout propriétaire de seigneuries. En prenant possession de la seigneurie Nicolas Rioux, Joseph Drapeau en augmenta les redevances et il en créa même une nouvelle : la corvée en argent.

    Joseph Drapeau mourut en 1810, laissant l’usufruit de sa fortune et de ses seigneuries à sa femme. Bientôt ses six filles héritèrent de la propriété des domaines et chacune devinrent seigneuresse d’un sixième des seigneuries. L’une d’elle devait mourir avant le partage ; les cinq autres devinrent les seigneuresses Drapeau. La seigneuresse Luce-Gertrude, épouse de Thomas Casault notaire, devait par la suite administrer les seigneuries rimouskoises pendant plus de quarante ans après la mort de son père.

    Lorsque fut décrétée l’abolition du régime seigneurial au Canada, les censitaires de la Baie du Ha! Ha! demandèrent à être délivrés de cette corvée en argent. Finalement, l’abolition de cette redevance fut obtenue au temps de l’administration politique du gouvernement libéral d’Alexandre MacKenzie, de 1873 à 1878.

  • Le premier colon à s’établir de façon définitive sur le territoire de Saint-Fabien fut Isaac Roy, venu de Trois-Pistoles en l’année 1821, suivi de son frère Benjamin peu de temps après. Ils arrivèrent ici par voie maritime puisque, en ce temps, le Chemin royal était inachevé et impraticable. La terre concédée à Isaac Roy se trouvait sur le premier rang de la paroisse et couvrait sept arpents et demi de front sur quarante de profondeur, comprise du côté ouest de la route qui mène actuellement à Saint-Fabien-sur-Mer. Après 1821, d’autres colons viendront sans tarder grossir les effectifs de la population. Un recensement datant de 1825 donne un total de neuf familles, formant une population de 39 âmes. La paroisse de Saint-Fabien a été délimitée à l’occasion de l’érection canonique survenue le 11 décembre 1828.

    Marielle Coulombe, Histoire de Saint-Fabien 1828-1978, Saint-Fabien, Corporation municipale de Saint-Fabien, 1978.

    Le 23 juillet 2000, une plaque commémorative a été dévoilée pour honorer les deux frères Isaac et Benjamin Roy, défricheurs de Saint-Fabien. Cette plaque est située devant l’église, sur le terre-plein de la 7e Avenue.

    Le petit-fils d’Isaac Roy, Napoléon Roy, ici en compagnie de sa femme, Marie-Hermine Bellavance, et leurs premiers enfants (ils en ont eu 14 !). Ils se sont mariés à Saint-Fabien en 1902. Photographe inconnu © genealogie-info.ca

  • La municipalité de Saint-Fabien possède de nombreux vestiges du passé, dont plusieurs maisons centenaires. Son église présente une architecture unique des plus intéressantes. Les moulins à scie encore présents font foi de leur importance dans l’activité économique à une certaine époque (voir à cet effet la catégorie “Scieries” de l’histoire de Saint-Fabien).

    On y retrouve également la Grange octogonale Adolphe-Gagnon, construite en 1888 selon une conception de l’Américain Orson Squire Fowler. C’est la seule grange octogonale du Bas-Saint-Laurent ; elle est remarquable par son originalité et ses principes architecturaux fantaisistes. Elle est un exemple d’adaptation au relief du site.

    La Grange octogonale Adolphe-Gagnon aujourd’hui – © Fondation de l’Écomusée de l’Est-du-Québec